Le building Marvel
A New York quand j’étais petit, avec mon père, en 1997, j’avais acheté un comic et regardé l’adresse écrite en tout petit. On avait décidé d’aller voir à quoi ressemblaient les studios Marvel.
Arrivés devant un building noir ( qui n’indiquait rien ) on entre, et sur la plaque, tout en bas, comme si on avait voulu que ça ne se remarque pas trop, on pouvait lire en tout petit « Marvel Comics ». On demande à un vigile un peu taciturne à quel étage c’est. On prend l’ascenseur… Suspense… Comment sera-t-on reçu en arrivant sans prévenir ?
La porte de l’ascenseur s’ouvre sur une pièce avec papier peint et moquette très colorés flashy, des tableaux d’illus de superheros accrochés et un bureau face à nous avec une secrétaire qui nous accueille avec un grand sourire, comme si elle n’attendait que nous. Voyant qu’on parlait mal anglais, elle fait appeler quelqu’un qui parle français et nous propose de patienter sur les banquettes, avec une table remplie de comics ( des numéros largement en avance par rapport aux sorties françaises !! ).
Jamais vu un grand-père aussi grand
Pendant qu’on attend, entre par l’ascenseur un grand type mince, avec cheveux gris, moustache et lunettes carrées, il est resté bavarder quelques minutes avec la secrétaire, est parti et repassé plusieurs fois, et je n’avais rien d’autre à faire que de le dévisager.
Il avait un air à la fois strict et sympa. Nos regards se sont croisés, on avait pas l’air de le déranger, il avait un genre de talkie walkie à la main, ou un téléphone d’époque… mais je me demandais qui c’était ( le concierge ? Un vigil ? Non, trop vieux ), c’était un papy que je trouvais très grand et élancé pour un papy ( 1,85 m de mémoire ).
Pas d’internet ni de films Marvel à l’époque pour que je puisse savoir quoique ce soit.
Lorsque le « grand papy » est parti, une dame d’origine allemande est arrivée, elle parlait français. Mon père à expliqué qu’on voulait savoir si les studios se visitaient, et expliquait que je rêvais de travailler chez Marvel comme dessinateur plus tard.
Pendant ce temps la secrétaire fait signe discrètement pour appeler le gamin ( c’est à dire moi ), et lui donner toujours avec un grand sourire une collection de pins Spiderman et compagnie.
Et enfin, la réponse à nos questions : pour travailler chez eux il faut faire une formation chez eux, puis être sélectionné ( si je me souviens bien ).
On peut visiter les studios chaque vendredi, mais il faut réserver 1 an à l’avance. Nous ne sommes là que pour 3 semaines. On était le mardi. Trop de déception… Alors mon père proposa qu’on vienne le vendredi suivant, et si deux personnes se sont désistées, on prendrait leur place.
Ils ont accepté.
En repartant, je repose le comic que j’avais commencé à lire, mais la secrétaire me le remet dans les mains pour que je l’emmène, et me donne une pile de 5 ou 6 comics supplémentaires. Je repars très content avec tous ces cadeaux directement venus de la maison d’édition.
Ils savent recevoir chez Marvel.
La visite
Nous sommes revenus le vendredi, et coup de bol, il manquait deux personnes. Nous avons donc fait la
visite des studios ( quasi vides ) avec une dizaine de gamins américains qui se moquaient un peu de mon accent et de ma façon rude de prononcer les « R ».
Petite frayeur quand nous avons vu arriver les deux visiteurs retardataires… Mais ils ont été sympas et ne nous ont pas mis dehors, on a fait la visite jusqu’ au bout.
Le guide était costumé en Spiderman et nous avons vu un jeune auteur nous montrer la planche des X-Men sur laquelle il bossait.
A la fin de la visite, j’ai montré un de mes dessin de Spiderman au guide qui m’a serré la pince. » very good ! » Puis il a dédicacé des comics à tout le monde, en signant « Spidey ».
Ma réaction : » Mouais j’ai passé l’âge, il aurait pu dédicacer de son vrai nom… »
Qui était-il d’ailleurs ? Le seul indice est qu’il avait une queue de cheval, car je l’ai aperçu se changer et mettre son masque avant la visite.
Stan Lee
Le soir en rentrant, dans l’hôtel je feuilletais le comic dedicacé, et je vis sur la première page, une caricature d’un monsieur déguisé en Cable, mais avec les cheveux gris, une moustache et de grandes lunettes carrées, avec une bulle :
« Hi, this is Stan Lee ! »
Et je reconnu le portrait du « grand papy » que j’ai vu le mardi lorsqu’on est passés à l’improviste. Alors je bondis et je montrais ça à mon père.
Combien de chances avait-on de se croiser ce jour là ?
Lors de la visite officielle du vendredi il ne s’est pas montré.
Je n’avais pas vu Mark Bagley ni Todd Mac Farlane, mais sans le savoir j’avais croisé le big-boss.
Il est un peu le papy de tous les enfants qui aiment les superheros de bande-dessinée.